Dans le cadre de l'AP Justice au Cœur des classes de seconde, Madame Besse, metteur en scène de la pièce Borderline ainsi que quatre de ses comédiens ont été invités à une séance de travail sur la compréhension de notre monde (pour voir l'article sur cette rencontre dans son intégralité : www.lyceefrancais.org.uk/justice-au-coeur-rencontre-la-troupe-de-la-piece-borderline).
Ces jeunes comédiens sont des migrants de Calais désormais réfugiés en Angleterre qui, avec la direction de Madame Besse, ont créé une satire de la "jungle" de Calais où ils ont tous transité : ils l'ont nommé "Borderline".
Les réfugiés de Borderline expliquent comment leur rencontre avec Sophie Besse et leur entrée dans l'univers du théâtre les a aidés à exprimer ce qu'ils ont vécu pendant des mois : de l'arrachement à sa famille et son pays natal, au racket et à la violence subie, jusqu'à l'arrivée dans un pays dont la langue souvent inconnue est une barrière de communication.
D'où est venu l'idée de Sophie Besse de créer Borderline ?
Sophie Besse est la directrice de Borderline et fondatrice de Psychedelight, dont le but est de mettre en scène des pièces de théâtres socialement engagées (https://www.psychedelight.org). À la fois dramaturge, metteuse en scène et formée à la thérapie, Sophie Besse organisait entre 2015 et 2016 des ateliers artistiques dans la "jungle" de Calais". Elle fut rapidement témoin chez les réfugiés d'un désir de comédie, comme moyen d'exprimer et de contraster la tragédie de leur situation. C'est ainsi qu'elle créa "Borderline", en collaboration avec Frank Wurzinger, un professionnel du clown.
Le spectacle Borderline est ainsi le résultat d'une période de travail de 6 semaines avec un ensemble d'artistes européens et réfugiés venus de 7 nationalités différentes: Royaume-Uni, France, Syrie, Afghanistan, Chili et Soudan.
« L'idée est d'essayer de voir comment on peut créer une comédie, une satire sur la « jungle » de Calais", Sophie Besse, metteur en scène de Borderline
Pourquoi une comédie de la vie dans la jungle de Calais ?
“I had enough sadness. I want to make people laugh. If I go back to my country our life is sad. Here, I’m enjoying life. Making people laugh through comedy is helping.” Enayat, 17, Afghanistan
“Because we are not poor miserable people. We don’t want pity.” Baraa, Syria
Dans le cas de Borderline, la comédie se révèle être très efficace: le public se rend compte au fil de la pièce comment la vie dans la "jungle" des migrants de Calais est à la fois extrême, absurde et réellement tragique. L'objectif de la comédie, selon Sophie Besse, est également d'améliorer la perception du public vis-à-vis des réfugiés en véhiculant une image positive, loin de l'image sombre des migrants souvent véhiculée dans la presse.
"Nous voulions montrer leur résilience, leurs nombreux talents et leur incroyable sens de l'humour qui les ont aidés à plusieurs reprises dans le douloureux voyage q u'ils ont fait pour venir au Royaume-Uni", Sophie Besse
Pour certains, Borderline est devenu leur famille « Borderline is like my family. Thank God I am very safe" explique Enayat dans un de ses interviews, visible sur internet.
Cependant, au-delà du spectacle et de sa sélection pour "The community Integration awards", Borderline est surtout l'histoire d'une aventure humaine : il adresse la deuxième plus grande crise de migrants depuis la seconde guerre mondiale.
Le mercredi 7 mars prochain, le groupe AP Justice au Coeur ira assister à une représentation de Borderline.
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